dimanche 19 mars 2023

Le mystère de la femme sans tête - Myriam Leroy



Quatrième de couverture

« Sur la photo, c’est sa physionomie qui captive. Un petit nez rond et des bonnes joues mais une morgue et des yeux durs, des yeux qui te voient là où tu ne veux pas être vue… Tout dans ce visage dit à la personne qui regarde : “Dégage.” Il est impossible de s’en détourner. Tu y es ventousée. Fascinée par le caractère hostile de la pose et la beauté farouche du modèle, débarrassé de toute politesse. »

Qui est cette femme-enfant au regard frondeur ? Jeune Russe exilée en Belgique, Marina Chafroff fut, sur ordre de Hitler, décapitée à la hache en 1942.

Cette mère de famille au courage extraordinaire, sacrifiée pour que vivent des innocents, aurait dû marquer l’Histoire. Elle est pourtant tombée dans l’oubli. Comment a-t-elle été refoulée de nos mémoires ?

Au fil d’un récit aux résonances intimes, plein de coïncidences et d’impasses, Myriam Leroy ressuscite le destin fulgurant d’une météorite dans le ciel de la Seconde Guerre mondiale.

Un roman intense et habité où 1942 et 2022 se superposent en deux calques troublants reléguant toujours les femmes à l’arrière-plan.


Mon avis

C'est par une journée d'hiver que Myriam Leroy va découvrir au cimetière d'Ixelles en Belgique une tombe, celle de Marina Chafroff ainsi que la mention décapitée.

Qui est cette femme ? jusqu'alors inconnue (encore une) et pourquoi décapitée, qu'a-t-elle fait ?

Myriam Leroy va être interloquée, choquée par cette violence, une femme décapitée sur l'ordre d'Hitler mais aussi par le fait que cette femme soit tombée dans l'oubli, elle va donc faire des recherches et nous raconter son histoire. Ce roman est basé sur des faits historiques mais c'est avant tout un roman ce n'est pas une biographie de Marina, sa vie est donc imaginée par l'autrice mais les faits sont réels.

Marina est Russe et son mari également tous les deux exilés en Belgique, ils auront deux enfants. Lors de l'invasion par les allemands, ils vont connaitre le rationnement, l'interdiction d'écouter la radio sur ce dernier point Marina continuera à écouter la radio Russe et elle entend Staline demander à ses ressortissants de tuer l'ennemi par n'importe quel moyen.

L'autrice profite de ce roman pour y intégrer des idées féministes, à cette époque ce sont les femmes qui font les repas, le ménage, elles n'ont pas la parole pour les questions de politique voire même qu'elle sont raillées quand elles osent donner leur opinion, elles ne sont pas encore libres, toujours sur tutelle masculine. Par contre ce qui est sur c'est que Marina a bien été déportée en Allemagne et décapitée à la hache en 1942 sur ordre d'Hitler. On ne sait pas si c'est parce qu'elle a agressée deux allemands sur le sol Belge ou si elle s'est accusée de l'avoir fait par bravoure pour sauver les 60 otages que les allemands détenaient prisonniers en échange d'une dénonciation ou de l'aveu de la personne ayant perpétrés ces crimes. Une chose m'interpelle tout de même par bravoure ? alors qu'elle était mère de deux enfants ? Ne s'est-elle pas rendue justement parce qu'elle était coupable ?

Toujours est-il que cette histoire permet malgré tout de se poser cette question ; pourquoi dans les écoles Belges il n'a jamais été question de cette femme ? dont la tombe se trouve tout de même sur le carré d'honneur du cimetière d'Ixelles au milieu de tombes où l'on ne lit que des noms exclusivement masculins ?

 

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