dimanche 24 juin 2012

Le fils - Michel Rostain


Quatrième de couverture

On peut vivre avec ça. Ça, la mort d'un enfant. Orphelin de son fils, Michel Rostain lui prête sa voix. Il dit la douleur d'en haut, la mémoire d'en face. L'avant et l'après. L'énigme avec pudeur.
La vie continue.
Les morts restent.

Voici un petit extrait, tout le roman est aussi fort que ce passage :

"« Le onzième jour après ma mort, Papa est allé porter ma couette à la teinturerie. Monter la rue du Couédic, les bras chargés de ma literie, le nez dedans. Il se dit qu’il renifle mon odeur. En fait, ça pue, je ne les avais jamais fait laver ces draps ni cette couette. Ça ne le choque plus. Au contraire : subsiste encore quelque chose de moi dans les replis blancs qu’il porte à la teinturerie comme on porterait le saint sacrement. Papa pleure le nez dans le coton. Il profite. Il sniffe encore un coup la couette, et il pousse enfin la porte du magasin. Papa ne peut plus traîner. Condoléances, etc. Le teinturier ¬recondoléances, etc. ¬ débarrasse papa de la couette. Papa aurait voulu que ça dure, une file d’attente, une livraison, une tempête, juste que ça dure le temps de respirer encore un peu plus des bribes de mon odeur. Papa se dépouille, il perd, il perd. »"

Mon avis
Tout l'amour, toute l'horreur, toute la douleur se trouve dans ce résumé, je trouve ... Mais qu'est ce qui m'a pris de vouloir lire ce livre ? Je ne me souviens plus très bien, sans doute une critique élogieuse de Marina Carrère d'Encausse, je sais que je peux me fier à ses goûts. Je me suis fait happée par ce livre, j'en ai pris plein la figure et plein le cœur. Une lecture où il a fallu que je prenne du recul pour le lire, un livre où j'ai dû dresser un mur entre ce que je lisais et le cœur sinon j'aurai beaucoup pleuré ... 

Pour celles et ceux peut être qui suivent mon blog, vous n'êtes pas sans savoir que ma famille a été touchée il y a plus de 2 ans par la mort d'un petit cousin, il avait 19 ans, il avait exactement deux ans et un jour de plus que mon fils ... Ça a été un choc, j'y pense souvent, je pense souvent à ma cousine (la maman) ça peut donc arriver à n'importe qui, à ma famille ? mon fils ? vous ne pouvez qu'imaginez la douleur des parents et vous savez qu'ils ressentent en eux quelque chose de pire que ce que vous pouvez imaginer et pourtant vous avez déjà tellement mal ...

Ce livre met le doigts là dessus, sur le chemin de croix des parents, c'est écrit avec pudeur, les mots sont forts. C'est le fils qui parle, qui raconte de façon plus ou moins ironique les jours qui précédent et l'année qui suit sa mort. C'est une histoire sur le deuil avec toutes les étapes qu'il comprend pour enfin arriver à l'acceptation et finalement se dire : "On peut vivre avec ça" 

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